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Interview de Félix Jamet et Anis Fakhfakh, auteurs de Tout ça Pour Une Virgule

  • Photo du rédacteur: Mélanie Mouraud
    Mélanie Mouraud
  • 28 janv. 2021
  • 3 min de lecture

« Une contreée moelleuse, mielleuse et onctueuse nommeée Pandélire est gouvernée par la tyrannie des Dougoudiens, gardiens de l'ordre, à qui s'opposent les Virguliens, partisans de la liberté. Le Grand Laure, chef de ces derniers, compose une équipe de jeunes combattants : les Élus de la Virgule. Ces huit jeunes hommes, à la personnalité et aux pouvoirs très différents vont devoir affronter de puissants ennemis, au péril de leur vie, pour libérer Pandélire. » Tels sont les mots de la quatrième de couverture de Tout Ça Pour Une Virgule paru chez Le Temps Éditeur (TCPUV pour les intimes).

J’ai eu la chance de pouvoir interviewer les deux jeunes auteurs de ce roman de light fantasy. Félix Jamet est étudiant en littérature anglaise et Anis Fakhfakh en musicologie. « Le premier roman de cette tétralogie est déjà disponible depuis avril 2020 », affirme Anis. Félix nous explique que l’univers de TCPUV s’inscrit totalement dans le fantasy mais avec beaucoup d’humour et de second degré dont cet extrait est assez représentatif : « Quand ils purent rouvrir leurs yeux, ils rouvrirent leurs yeux. Après avoir rouvert leurs yeux, ils aperçurent de leurs yeux grands ouverts un spectacle choquant. ». En bref, l’intrigue se concentre sur huit personnages principaux : les élus de la Virgule, réunis pour empêcher la dictature du camp de l’ordre de triompher.

La principale force de Tout Ça Pour une Virgule, à mon sens, est de parvenir à allier un humour riche et complètement déjanté à des réflexions et des thèmes plus profonds sur la guerre qui ravage Pandélire. Deux personnages diamétralement opposés en sont les témoins. La célèbre espionne Obscurio est, selon Anis, vraiment drôle à écrire notamment par ses interventions décalées et ses réactions parfois absurdes. Au contraire, l’élu de la Virgule Yvann et le chef des garants de la paix le Grand Laure sont des personnages plus sérieux. Félix note l’intérêt particulier qu’il a pour le trio Yvann, Folie et Psycho qui sont les 2 personnalités antinomiques d’Yvann, il apprécie notamment leurs relations et la complexité de leurs interactions.

Interrogés sur l’origine et les sources d’inspiration de leur livre, les deux auteurs répondent que les huit personnages principaux sont inspirés de leur groupe d’amis du collège et que les 4 tomes correspondaient chacun, du moins à l’origine, à leurs années des classes de 6ème à la 3ème.

Dans le cadre du projet Notre Epoque, le but était d’interroger des auteurs sur leur vision de l’écologie dans leur œuvre, c’est pourquoi les réflexions suivantes se focalisent sur la vision de l’environnement et l’articulation entre les êtres vivants et leur milieu. Nous avons tout d’abord abordé le thème de l’épuisement des ressources, très présent dans l’œuvre. En témoigne par exemple le peuple des Lamafros qui est oppressé et même réduit en esclavage pour miner des ressources devenues rares. Cet enjeu énergétique et les conséquences qui en découlent, surtout au niveau politique et social, sont parties prenantes de l’intrigue du deuxième tome (qui va paraître à l’été 2021).

Aux antipodes de cette vision finie de la nature perçue par le biais de ses ressources, les Salh-Hades sont un peuple de plantes qui vit en harmonie avec la nature. L’idée de danger qui plane sur les environnements naturels est très prononcée dans ce premier tome, en effet les Salh-Hades se font ainsi agresser par des mutants créés par l’homme : les Yanns. Une opposition marquée entre Nature et Culture et entre tradition et modernité fait jour. Cette dernière est vue comme tapageuse et connaît des dérives assez marquées au détriment de l’environnement. Il y a également une forte rivalité entre les scientifiques qui créent des robots et qui utilisent une technologie futuriste, et les mages qui considèrent leur magie comme une ressource naturelle. Cette distinction n’est toutefois pas manichéenne et les deux auteurs parviennent à complexifier leur univers en ne réduisant pas les altercations à des combats entre le bien et le mal.

Par ailleurs les liens entre les êtres vivants et leur milieu n’est pas toujours vu sous le sceau de l’aliénation. C’est le cas d’un personnage assez représentatif de l’harmonie avec la nature qui s’incarne dans le mage Mearetto, qui décide de vivre dans une montagne reculée, de manière autosuffisante. Ce cadre privilégié lui permet de prendre du temps pour la réflexion, c’est un observateur attentif du monde magique et des enjeux de la guerre entre les Dougoudiens et les Virguliens. Il prend d’ailleurs l’un des élus sous son aile, et l’élève dans son dojo, où il apprend à maîtriser sa force et son esprit.

« L’univers de TCPUV ne s’arrêtera pas là, il reste encore tant de lieux et d’époques à explorer », conclu Félix, qui prévoit déjà l’écriture d’un autre roman intitulé Le temps du rêve dans lequel les rêves deviennent la réalité.

En somme ce premier tome est un savant mélange de fantasy et de modernité, couplé à des réflexions profondes sur l’environnement et un humour absurde très séduisant.

 
 
 

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