Article #6 : L'engagement au travers de la BD avec "Moi, Mikko et Annikki"
- Camille Saudrais
- 19 mars 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 mai 2021
Quand Samuli, un de mes amis d'Erasmus m'a dit qu'une bande dessinée qui se déroulait à Tampere, ma ville d'Erasmus, avait obtenu un prix français, je l'ai achetée quasiment immédiatement. La Finlande, Tampere, et pour être tout à fait honnête, l'insousciance de l'Erasmus me manquent beaucoup en ces temps compliqués et covidés, je voulais retrouver cette ambiance finlandaise qui me manque tant grâce à la lecture.

"Moi, Mikko et Annikki" est donc une bande-dessinée finlandaise, écrite et dessinée par Tiitu Takalo, qui obtenu en 2015 le Prix Finlandia de la bande dessinée et en 2021 le grand prix Artémisia. Elle raconte, à travers le combat pour la préservation d'un îlot de maisons traditionnelles, l'histoire passionnante de la ville de Tampere, la lutte contre l'ubanisation massive et pour la préservation du patrimoine historique. Cette bande-dessinée tombe à pic pour ce thème de l'engagement que nous avions choisi pour mars.
En effet, si de la France nous voyons les pays nordiques comme plus écologiques, plus proches de la nature, force est de constater que l'engagement environnemental des pays nordiques est largement idéalisé et que la réalité est beaucoup plus complexe. Par exemple, en Finlande, l'économie s'est largement développée autour des ressources forestières du pays, et elle continue d'être en partie basée sur l'exportation de bois ou de produits manufacturés à base de bois. Mais même si le pays se targue d'avoir mis en place une gestion durable des forêts, cette exploitation importante des ressources forestières a des impacts négatifs notamment sur la biodiversité.
Mais trève de disgression. En arrivant à Tampere, puis plus tard en visitant d'autres villes finlandaises, j'ai été impressionnée par la quantité de travaux. Tram, nouveaux centres commerciaux, très nombreux immeubles... La construction semble ne jamais s'arrêter. Et effectivement, Tiitu Takalo explique dans la préface que seulement 2% du bati finlandais date d'avant la Première Guerre Mondiale.

C'est un chiffre extrêmement bas, qui s'explique notamment par le fort exil rural qui a nécessité la construction massive de logements dans les villes finlandaises. Ainsi, la majorité des anciens îlots de maisons qui étaient divisées en appartements ont été détruits pour permettre la construction d'immeubles modernes. Mais pas tous. Le 11 rue d'Annikki est toujours debout. Cependant, en 1990, il est annoncé que l'îlot du 11 rue d'Annikki sera détruit pour transformer l'espace en parc. Les habitants vont alors se mobiliser pour empêcher cette destruction, en faisant signer des pétitions, en faisant des recours auprès de diverses institutions telles que la direction des musées pour prouver la valeur historique et architecturale des bâtiments. Tiitu Takalo raconte cette lutte pour le 11 rue d'Annikki, mais aussi tout le passé de la ville de Tampere, et une partie de sa propre vie qui est désormais liée à cet îlot puisqu'elle a activement participé à sa sauvegarde en y achetant un appartement avec son compagnon Mikko.

Mikontalo, la plus grande cité u de Tampere, qui se situe à Hervanta.
Comme vous avez pu le comprendre en lisant ce texte, j'ai beaucoup aimé "Moi, Mikko et Annikki", et je ne peux que vous conseiller de lire cette bande dessinée.
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