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Nos lectures en cours #2 : Être un Chêne

  • Photo du rédacteur: Noémie Breton
    Noémie Breton
  • 6 avr. 2021
  • 4 min de lecture

Aujourd'hui je reprends ma plume virtuelle pour vous parler d'un livre de Laurent Tillon, sorti le 10 février dernier - Eh oui, pour une fois j'ai fait dans l'actualité littéraire, comme quoi tout arrive - aux éditions Actes Sud.




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Être un chêne, sous l'écorce de Quercus est un livre qui offre une expérience vraiment singulière. Je crois bien que c'est la première fois que je lis ce genre de chose. Si je devais le classer ou vous donner une idée de sa construction, bien qu'à mon avis cela soit impossible, je dirais que c'est un reportage animalier d'Arte ou de France 5, transposé en livre et autour d'un individu : un chêne.

Tout un programme, en effet.


Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'ONF, raconte que l'arbre "de sa vie", celui qui l'a attiré sans trop qu'il sache pourquoi et qui est resté un compagnon apaisant pour lui, est un chêne sessile. Il le nomme Quercus, pour la simple et bonne raison que le nom latin de cette essence est Quercus Petraea (je vous ai dit qu'il était biologiste). Il en sera de même pour tous les personnages du livre, y compris Homo, car oui, raconter l'histoire de Quercus le chêne, c'est aussi raconter notre Histoire.

Tillon entreprend donc de nous raconter la vie de son arbre, qui commence à la fin des années 1700. Chaque chapitre est dédié à une étape de la vie de Quercus, qui correspond également à l'intervention d'un individu extérieur: un roncier, l'Homme ou bien un mulot. Le but de l'auteur est en effet de raconter cette histoire en étant le moins anthropocentré possible et en décrivant non pas seulement l'arbre, mais tout l'écosystème qui lui ai rattaché.


Finalement ce livre fait véritablement de la vulgarisation scientifique par la mise en récit d'un arbre. C'est très surprenant et pourtant, cela marche extrêmement bien. Les passages particulièrement techniques autour de la symbiose entre un champignon et l'arbre passent tous seuls, sans qu'on y fasse attention tellement on est fasciné par cette capacité des arbres à communiquer par le sous-sol, à échanger avec les champignons. La forêt, espace de concurrence pour les ressources est aussi extraordinaire dans sa capacité à créer des "solidarités" (si on peut appeler ça comme ça, puisque c'est coller un concept humain à quelque chose de beaucoup plus complexe).


Ce livre est donc fait pour vous si vous vous intéressez au fonctionnement d'un arbre ou d'une forêt, si vous voulez en savoir plus sur les écosystèmes forestiers ou simplement si l'expérience d'un livre un peu romancé autour d'un chêne vous rend curieux!


Pour terminer, je voudrais vous présenter un peu la collection dont fait partie ce livre, qui m'a hautement intriguée. Outre le fait que les couvertures de tous les livres qu'elle compte soient absolument magnifiques, son engagement et sa ligne éditoriale semblent valoir le détour:



"Une collection pour repenser notre relation à la nature, dirigée par Stéphane Durand, coauteur et conseiller scientifique des aventures cinématographiques de Jacques Perrin.

La nation iroquoise avait l’habitude de demander, avant chaque palabre, qui, dans l’assemblée, allait parler au nom du loup.

En se réappropriant cette ancienne tradition, la collection “Mondes sauvages” souhaite offrir un lieu d’expression privilégié à tous ceux qui, aujourd’hui, mettent en place des stratégies originales pour être à l’écoute des êtres vivants. La biologie et l’éthologie du XXIe siècle atteignent désormais un degré de précision suffisant pour distinguer les individus et les envisager avec leurs personnalités et leurs histoires de vie singulières. C’est une approche biographique du vivant. En allant à la rencontre des animaux sur leurs territoires, ces auteurs partent en “mission diplomatique” au cœur du monde sauvage.

Ils deviennent, au fil de leurs expériences et de leurs aventures, les meilleurs interprètes de tous ces peuples qui n’ont pas la parole mais avec lesquels nous faisons monde commun. Parce que nous partageons avec eux les mêmes territoires et la même histoire, parce que notre survie en tant qu’espèce dépend de la leur, la question de la cohabitation et du vivre-ensemble devient centrale. Il nous faut créer les conditions d’un dialogue à nouveaux frais avec tous les êtres vivants, les conditions d’une nouvelle alliance.""

J'ai sélectionné pour vous Autobiographie d'un Poulpe et autres récits d'anticipation, de Vinciane Despret, dont voici le résumé: "Connaissez-vous la poésie vibratoire des araignées ? l’architecture sacrée des wombats ? les aphorismes éphémères des poulpes ? Bienvenue dans la “thérolinguistique”, une discipline scientifique majeure du IIIe millénaire qui étudie les histoires que les animaux ne cessent d’écrire et de raconter. En laissant libre cours à une imagination débordante, Vinciane Despret nous plonge au cœur de débats scientifiques passionnants qu’elle situe dans un futur indéterminé. En brouillant les pistes entre science et fiction, elle crée un trouble fascinant : et si, effectivement, les araignées nous interpellaient pour faire cesser le brouhaha de nos machines ? Et si les constructions des wombats témoignaient d’une cosmologie accueillante, offrant ainsi une formidable leçon de convivialité ? Et si les poulpes, adeptes de la métempsychose, se désespéraient de ne plus pouvoir se réincarner du fait de la surpêche et de la pollution des océans ? Par cette étonnante expérience de pensée, Vinciane Despret pratique un décentrement salutaire ouvrant la voie à d’autres manières d’être humain sur terre…"



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Si vous l'avez lu ou comptez le lire, faites le moi savoir :)


A bientôt pour de nouvelles aventures livresques,


Noémie

 
 
 

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